La laïcité aujourd'hui

     Alors que la place des religions dans la société est aujourd’hui débattue, il est important de rappeler que, loin de s’opposer aux religions, la laïcité est un principe constitutionnel(1) qui protège la liberté de pensée, de conscience et de religion des individus et des groupes, ainsi que leur liberté d’expression(2). Parce qu’ils mettent l’accent sur l’appropriation personnelle de la foi, les évangéliques font une distinction nette entre les Eglises et l’Etat. Ils ont donc accueilli très favorablement la laïcité, qui établit le principe de la séparation entre Eglises et Etat.

     Ainsi, la laïcité se pose en garant d’une société pluraliste, dans laquelle les convictions, les opinions et les cultes s’expriment paisiblement, en public ou en privé, dans le respect d’autrui. Ils précisent que l’obligation de neutralité inscrite dans ce principe pèse sur l’Etat, et non sur la société civile. Cela signifie que le rôle de l’Etat n’est pas d’interdire ni d’imposer des dogmes aux citoyens, mais de défendre l’ordre public et de garantir les libertés de tous. Dans cette perspective, la laïcité, c’est la libre circulation et expression des convictions, socle de notre démocratie, et le devoir de neutralité de l’Etat en matière de religion.

     Cet attachement à la séparation des Eglises et de l’Etat conduit les évangéliques à défendre la liberté de culte et d’expression pour tous avec vigueur. Ils ont la conviction que c’est la seule façon de porter sur autrui un regard vraiment bienveillant, en le considérant libre et égal en droit, frère en humanité et doué de conscience. Convaincus que l’être humain a été créé par Dieu et à son image, les évangéliques jugent que "chaque personne humaine possède une dignité intrinsèque, quels que soient sa religion sa couleur de peau, sa culture, sa classe sociale, son sexe ou son âge". Par conséquent, "chaque être humain doit être respecté, servi, mais jamais exploité"(3).


(1) Article 1 de la Constitution Française du 03 octobre 1958.
(2) Articles 9 et 10 de la Convention Européenne des Sauvegardes des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales du 04 novembre 1950 ; Articles 18 et 19 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques (23 mars 1976) et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (10 décembre 1948) de l’ONU ; Articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (04 août 1789).
(3) Déclaration de Lausanne, article 5, juillet 1974.